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Tournage : été 1972. Première projection : 1973 – 1 h 30 – noir/blanc – 16 mm – son sur piste magnétique couchée – non parlant – 2 x 450 m. SynopsisUn enfant, Xulon, est enfermé dans une ville sous la domination d’une femme, Polis. À plusieurs reprises il cherche à s’affirmer par des actions propres, mais il en est chaque fois empêché par Polis. Finalement il s’enfuit à la recherche d’un « autre chose » qu’il trouve, après quelques essais infructueux, en la personne d’Etéros. Les deux êtres tentent de fonder une relation authentique, profonde, intemporelle, mais cette rencontre ne résiste pas à la volonté de Polis qui vient reprendre Xulon. Ce seul accident suffit à faire disparaître Etéros, et Xulon se laisse aller jusqu’a se détruire. CinéproseL’Autre est un roman hypergraphique en cinéprose. L’hypergraphie a été proposée par Isidore Isou en 1950: elle propose le renouvellement du roman classique – la prose étant arrivée à un terme avec les oeuvres de Proust et Joyce – en remplaçant les mots par des dessins, des sculptures, des photos, des architectures etc. organisés en phrases. La cinéprose est la partie de l’hypergraphie où les mots sont remplacés par des plans cinématographiques. Ainsi au lieu d’écrire: « La femme prit le garçon par l’épaule », on collera bout-à-bout les plans suivants: 1) une image de la femme ; 2) un plan rapproché sur la main en mouvement de la femme ; 3) une image du garçon ; 4) un intertitre où on lit: « par » ; 5) un gros plan de l’épaule du garçon. Les intertitres, qui reproduisent les divers mots de conjonction, servent surtout à rappeler au spectateur la structure linguistique du film. La personne qui assiste à la projection peut se situer en tant que lecteur et déchiffrer chaque mot pour reconstruire le sens des phrases ; ou se placer en tant que spectateur et se contenter de « voir » le film, au lieu de le « lire ». Quoique cette dernière attitude soit sans doute la moins active, elle réserve la possibilité d’une émotion même chez le public le moins averti. La nouveauté de ce matériel et de ce rythme, alliée au symbolisme du thème, va bien sûr dans le sens d’un ésotérisme, mais voulu émouvant avant tout autre chose.
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Réalisation |
Pierre JOUVET |
Assistant |
Jacques SAISON |
Prise de vue et montage |
Alain CARON |
Assistant |
Pierre-Jean BARTHEYE |
Scripte |
Mona FILLIERES |
Xulon |
Olivier FLAMENT |
Polis |
Pascale DEFRETIN |
Etéros |
Pierre JOUVET |
Musique lettriste |
Jean-Pierre GILLARD |